Les accidents sont inévitables lorsque l’on pratique des activités de plein air telles que la randonnée. Néanmoins, il n’est pas nécessaire d’être un expert médical pour évaluer et traiter les blessures mineures, même en pleine nature. Voici quelques conseils utiles sur la façon de traiter les blessures, les bobos et les chutes en pleine nature !
En montagne, en forêt ou même sur la route, la randonnée peut causer bon nombre de blessures, plus ou moins graves.
Une chute, une cheville qui se tord ou une mauvaise glissade peuvent vite arriver, et, dans ces cas-là, mieux vaut savoir comment se sortir d’une mauvaise situation rapidement.
Ainsi, que vous ayez choisi de randonner dans les Alpes, en Savoie, dans les Pyrénées ou dans les Vosges, ou que vous ayez prévu une petite balade dominicale en forêt, on s’est dit qu’il pouvait être intéressant de vous donner quelques clés pour vous sortir d’un accident de randonnée.
Nous verrons également à quel moment appeler les secours.
Allons-y !
4 conseils pour gérer un accident en randonnée
1 – La première chose à faire : planifier votre randonnée
Quelle que soit la saison ou le terrain sur lequel vous vous rendez (montagne, plaine, forêt, …), pensez à emporter une trousse de premiers secours dotée du matériel minimum dans votre sac à dos.
Ainsi, vous serez toujours prêt ; même si vous ne vous blessez pas en pleine rando, vous pouvez rencontrer une personne qui a fait une mauvaise chute, et vous pourrez l’aider à s’en sortir
Alors, procurez-vous une trousse de survie légère et fiable que vous pourrez glisser dans votre sac à dos. Placez-y les éléments suivants :
- Quelques médicaments (anti-inflammatoires, ibuprofène, aspirine, …) ;
- Des pansements adhésifs et des pansements anti-ampoules ;
- Du désinfectant et des cotons ;
- Des compresses stériles ;
- De l’arnica (ou une pommade du genre) ;
- Des lingettes désinfectantes, ou du gel désinfectant ;
- De la crème solaire.
Avec ça, vous devriez venir à bout de la majeure partie des risques auxquels vous ferez face !
Pour minimiser les risques, essayez de connaître le terrain et la position des sources d’eau potentielles placées le long de votre itinéraire. L’eau est toujours primordiale lors d’une rando !
En outre, le fait d’avoir les vêtements, le matériel et l’équipement appropriés assurera votre sécurité et celle des autres.
A lire : Préparer son kit de survie de randonnée : notre mode d’emploi
2 – Sachez gérer les blessures mineures
Avant de partir en randonnée, il est utile d’avoir une connaissance basique des blessures potentielles qui peuvent survenir et de savoir comment les évaluer et les traiter correctement.
Quels que soient la région, le terrain ou la saison, il y a toujours un risque d’accident.
Voici donc la liste des blessures mineures les plus courantes en rando, et quelques conseils précieux pour les traiter de manière efficace.
L’entorse ou la foulure de la cheville
Les entorses surviennent lorsqu’un ligament ou une articulation est tordu ou étiré au-delà de son amplitude normale de mouvement (1).
Les entorses de la cheville sont des blessures courantes lors d’une randonnée, et peuvent être très douloureuses, au point de devoir vous immobiliser.
Les meilleurs randonneurs de chez NatureChaussures en ont déjà souffert, qu’il s’agisse d’un mauvais mouvement sur un gros rocher, d’une escalade infructueuse dans des gravats ou d’une simple maladresse sur un chemin simple : les entorses à la cheville ne sont pas une plaisanterie.
Pour vous aider à atténuer la douleur, asseyez-vous et donnez à votre cheville une minute de repos pendant que vous évaluez la gravité de la blessure. Voici comment procéder ensuite :
- Si vous avez été victime d’une mauvaise chute et que vous ressentez une sensibilité, un gonflement, une ecchymose ou une douleur, commencez par appliquer du froid, si possible sur le membre endolori. Vous randonnez près de la neige ou d’une rivière froide ? Vous pouvez les utiliser pour remplacer la poche de glace ;
- Essayez ensuite de compresser cette partie à l’aide d’un bandage, afin de calmer la douleur ;
- Enfin, essayez d’élever le membre touché : si c’est l’une de vos jambes, faites-la reposer sur une branche, un rocher, votre sac, ou tout élément surélevé.
- Reposez-vous un peu, et essayez de voir si vous pouvez continuer ou non. Si ce n’est pas possible et que vous êtes seul(e), il vous faudra alors appeler les secours, et utiliser votre sifflet de survie pour alerter d’autres randonneurs ou gardes-forestiers
Par-dessus tout, dans une situation comme celle-ci, il vous faudra garder votre calme, et écouter votre corps. C’est primordial !
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Le mal des montagnes (ou Mal Aigu des Montagnes, ou MAM)
Le MAM est une douleur pouvant survenir à très haute altitude (en général à partir de 2000 mètres). Ainsi, en France, il reste possible d’en souffrir lors de l’ascension de certains sommets, notamment en Savoie, ou encore dans les Pyrénées.
Le mal des montagnes est le résultat direct d’une réduction de la concentration d’oxygène dans l’air en altitude (2).
Si vous ou un membre de votre groupe commencez à ressentir des maux de tête, un essoufflement, des nausées ou des vomissements durant votre randonnée, il s’agit très certainement de signes et de symptômes du mal de l’altitude.
Voici comment gérer ce problème :
- Arrêtez votre ascension ;
- Asseyez-vous dans un endroit calme et ombragé et buvez de l’eau. Reposez-vous ;
- Si les symptômes ne disparaissent pas, commencez à redescendre à une altitude plus basse. Ne vous inquiétez pas, la montagne sera toujours là, attendant que vous vous y attaquiez une autre fois ! ;
- Prenez plusieurs heures, voire 1 à deux jours de repos avant de monter à plus haute altitude.
Certains symptômes peuvent être un peu plus inquiétants (confusion, toux forte et essoufflement, hallucinations visuelles, sensation d’oppression, …).
Dans ce cas, rendez-vous rapidement chez un médecin : le MAM peut causer des oedèmes graves s’il n’est pas pris en charge.
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La déshydratation
La déshydratation peut vite arriver en randonnée, en particulier dans le Sud de la France, lorsque vous randonnez en plein été.
Elle peut provoquer des nausées, des vertiges, des évanouissements, des maux de tête, une grande fatigue ou encore des gonflements.
Ainsi, si vous randonnez dans un environnement à la fois chaud et humide, faites attention à avoir suffisamment d’eau, à boire régulièrement, voire à apporter un système de filtration pour les zones où vous pouvez recharger vos bouteilles.
Si vous commencez à vous sentir étourdi, faible ou à ressentir tout autre symptôme de maladie due à la chaleur, cessez tout effort et trouvez un endroit pour vous rafraîchir à l’ombre ou dans un cours d’eau proche.
Enlevez tout vêtement excessif ou contraignant et commencez immédiatement à boire de l’eau. Arrêtez les efforts, et reposez-vous.
Coupures, éraflures et petits bobos
Une plaie peut aller d’une petite coupure sur la peau à une blessure beaucoup plus profonde.
Alors, si la plaie saigne abondamment, voici comment procéder :
- Appliquez une pression directe sur la plaie à l’aide d’un mouchoir, d’un tissu propre ou d’un vêtement ;
- Une fois que le saignement s’est calmé, nettoyez la plaie avec de l’eau pour éliminer la saleté et les bactéries ;
- Cela risque de piquer, mais l’utilisation d’un tampon imbibé d’alcool de votre trousse médicale sera bénéfique pour réduire le risque d’infection ;
- Appliquez ensuite un pansement non adhésif, une compresse et un bandage sur la zone.
Si le saignement ne peut être contrôlé par une pression directe et que la personne risque de perdre de grandes quantités de sang, posez un garrot. Pour ce faire, vous pouvez utiliser un vêtement, une ceinture ou une sangle que vous nouerez autour du membre directement au-dessus de la blessure.
Dans ces cas-là, appeler les secours sera réellement impératif.
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3 – Sachez quand appeler les secours
Lorsque l’on fait face à un accident, une chute ou une blessure au beau milieu de la nature, notre premier réflexe est tout naturel : appeler les secours.
Eh bien… ce n’est pas toujours une bonne solution !
En effet, appeler les secours les obligera à mobiliser des moyens humains et matériels pour vous venir en aide (secouristes, hélicoptère, police, …) qui ne pourront pas être utilisés pour d’autres. Ainsi, mieux vaut ne pas les appeler “pour rien” !
Globalement, voici dans quels cas on vous recommande d’appeler les secours :
- Si vous êtes victime ou témoin d’un accident ou d’une blessure grave (fracture, chute lourde, choc au niveau de la tête ou du bassin, …) ;
- Si vous faites face ou êtes témoin d’un malaise sur le sentier ;
- Si vous vous retrouvez complètement bloqué, et que votre situation s’aggrave (hypothermie, risque d’avalanche, tempête, …) ;
- Si votre blessure, ou celle de vos partenaires, vous empêchent de poursuivre votre randonnée ou de rebrousser chemin (par exemple : une entorse à la cheville vous empêchant de vous déplacer normalement, augmentant les risques).
Au possible, essayez de savoir comment réagir face à ce genre de situations en vous formant aux gestes de premiers secours.
Dans l’Union Européenne, vous pouvez composer le 112 : un numéro d’urgence gratuit, disponible même à partir d’un téléphone verrouillé. A l’étranger, faites en sorte de savoir quel est ce numéro.
Une fois les secours contactés, essayez de garder votre calme, de vous montrer coopératif, et de répondre aux questions de la personne que vous aurez en ligne. Pas d’inquiétude : ils sont formés pour recevoir ce genre d’appels, et vous aideront à vous sortir de ce mauvais pas !
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4 – Quelques autres conseils pour la randonnée en solo
Il est toujours bon de faire de la randonnée avec un partenaire ou un groupe de randonneurs afin de minimiser les risques. En effet, pouvoir bénéficier d’un soutien supplémentaire en cas de blessure est parfois vital !
Bien sûr, la randonnée en solitaire possède bien des avantages, et on ne vous recommande pas du tout de ne sortir qu’en groupe ! Voici cependant nos quelques conseils pour ceux qui apprécient la marche en solo, et ne sauraient pas comment se prémunir face aux dangers de leur itinéraire :
- Avant votre départ, prévenez un proche et indiquez-lui votre itinéraire, ainsi que le moment auquel vous ferez votre retour. Si quelque chose vous arrive, il pourra prévenir les secours ;
- Se blesser alors qu’on est seul dans la nature peut être éprouvant pour les nerfs. L’adrénaline et le rythme cardiaque montent en flèche à mesure que la réalité de la situation s’impose. Cependant, faites de votre mieux pour rester calme. Si la blessure ne met pas votre vie en danger, respirez profondément et réfléchissez aux options et décisions qui s’offrent à vous avant d’agir ;
- Si vous vous êtes gravement blessé ou si vous vous sentez étourdi ou désorienté et que vous ne pouvez pas sortir seul, restez à portée de vue du sentier, où d’autres randonneurs pourront vous repérer et vous venir en aide. Appelez les secours dès que possible ;
- Dans le cas où vous êtes immobilisé, essayez de crier régulièrement à l’aide, et commencez à économiser votre eau en attendant les secours. Un sifflet de survie pourra parfaitement vous aider.
Pour conclure…
Les accidents de randonnée sont une chose à ne pas minimiser : dans la nature, tout est possible, et les dangers existent.
Cependant, il ne faut pas que cela vous empêche de profiter de magnifiques randonnées, ou de prendre peur sitôt que vous vous élancez sur un sentier de montagne, ou sur un GR réputé comme difficile !
Prenez vos précautions, écoutez votre corps, et gardez en tête les dangers qui peuvent vous guetter. Une bonne préparation vous aidera à pallier la plupart des éventualités.
Pensez également à ne solliciter les secours qu’en cas d’urgence.
Enfin, n’oubliez pas… Sortez, amusez-vous, et prenez du plaisir !
On finit avec un peu de prévention sur les chutes de pierres en montagne, avec un sujet super intéressant signé France 3 Occitanie :
Sources :
(1) – Entorse cheville : que faire ? – chirurgie-orthopedique-paris.com