Si vous n’avez jamais entendu parler du scrambling, ou si vous ne connaissez que vaguement cette pratique et que vous souhaitez en savoir plus, cet article est là pour vous, car on va décrypter cette pratique assez nouvelle dans le paysage outdoor…
Si la randonnée est une activité qui fait davantage appel au bas du corps qu’au haut, le scrambling fait quant à lui travailler tout le corps, car il est aussi proche de l’escalade que de la randonnée.
En effet, le scrambling peut être défini comme une activité de randonnée qui consiste à gravir des sentiers et des terrains escarpés, principalement en s’aidant de ses mains et de ses pieds.
Ainsi, il combine l’escalade, l’alpinisme et la randonnée.
Si vous n’avez jamais entendu parler du scrambling ou si vous n’en avez qu’une petite connaissance, restez avec nous ! Nous allons définir le scrambling, discuterons de ses niveaux de difficulté et vous donnerons des conseils pour vous aider à vous lancer dans cette activité.
Allons-y !
Qu’est-ce que le scrambling ?
Le scrambling (qui vient de l’anglais “to scramble”, qui signifie “brouiller”) est une activité réservée aux terrains rocailleux, escarpés et accidentés. Lorsque vous faites du scrambling, vous montez des pentes ultra escarpées en vous servant principalement de vos mains pour vous aider, mais aussi de vos pieds pour vous pousser.
Bien qu’il s’agisse d’une activité à pratiquer lors d’une randonnée, le scrambling n’a rien à voir avec la randonnée elle-même, et encore moins avec le trekking.
La principale différence entre ces pratiques et le scrambling est la vitesse : vous vous déplacez généralement bien moins vite en pratiquant le scrambling que la rando.
Ainsi, le scrambling consiste plutôt à se déplacer en rampant, en vous appuyant sur vos genoux et vos coudes pour faire levier et garder l’équilibre.
Cela peut ressembler à de l’escalade… mais c’est encore une fois différent !
L’escalade nécessite davantage un mouvement de traction avec les bras, alors que le scrambling consiste à garder l’équilibre tout en montant. Vous devrez aussi utiliser vos bras pour vous hisser, bien sûr, mais ce n’est pas tout.
De plus, le scrambling n’implique pas le port d’un harnais comme c’est souvent le cas pour l’escalade. Bien sûr, pour des sessions plus complexes, cela peut tout de même s’envisager !
Les différents niveaux de difficulté du scrambling
Comme vous l’aurez compris, le scrambling peut être extrêmement difficile. Bien entendu, il existe plusieurs niveaux de difficulté, comme pour chaque sport d’extérieur.
Les américains, qui sont nombreux à pratiquer ce sport, ont établi une échelle de difficulté qui va de 1 à 5. Voici, grosso modo, comment elle se présente :
- Scrambling de niveau 1 : Idéal pour les débutants, il s’agit du niveau le plus facile : la transition entre randonnée et escalade se fait facilement, le dénivelé est peu élevé, et vous pouvez même utiliser des bâtons de randonnée pour vous stabiliser. Si vous devez tout de même avoir une bonne condition physique, le risque de blessure reste très faible ;
- Scrambling de niveau 2 : Ici, la difficulté augmente, mais pas de manière significative : vous utiliserez davantage vos mains, mais disposerez de prises nombreuses et d’assez grande taille. Une bonne condition physique est nécessaire, et il vous faudra faire attention aux risques de chutes, qui deviennent plus importants du fait d’un terrain plus difficile ;
- Scrambling de niveau 3 : Le terrain devient encore plus difficile, et l’ascension plus longue. La force et l’endurance sont mises à l’épreuve. On conseille généralement au moins 5 scramblings de niveau 2 avant de passer au niveau 3 ; une expérience en escalade en pleine nature ou sur des blocs vous sera également utile, car il vous faudra savoir déplacer correctement votre poids. Le dénivelé est important, tout comme les risques de blessures : mieux vaut être sûr de vous ! ;
- Scrambling de niveau 4 : Le dénivelé est toujours plus important, les prises moins nombreuses, et les rochers moins stables. Cela ressemble plus à de l’escalade en solo qu’à autre chose, mais ça reste du scrambling. Mieux vaut avoir déjà pratiqué l’escalade durant quelques années et avoir accompli quelques treks avant de se lancer à ce niveau ;
- Scrambling de niveau 5 : Ici, on est sur de l’escalade pure et dure, avec des murs à la verticale.
Pour les 2 derniers niveaux, et même pour le troisième, au besoin, s’équiper de harnais vous aidera à vous sentir davantage en sécurité, et à minimiser le risque de blessures.
On le souligne, mais tâchez de vous préparez un maximum avant de passer d’un niveau à un autre, et évitez de vous surestimer : dans la nature, un accident est très vite arrivé !
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Peut-on faire du scrambling avec des chaussures de randonnée ?
Les chaussures de randonnée conviennent à la plupart des sorties en scrambling, à condition qu’elles passent au-dessus de la cheville.
En effet, vos chaussures de randonnée doivent être rigides et dotées d’un bon niveau de protection au niveau des orteils, afin que vous ne perdiez pas l’équilibre et que vous ne vous fassiez pas mal si vous vous heurtez à un rocher lors de votre ascension.
Néanmoins, vos chaussures ne doivent pas être trop épaisses ni trop encombrantes : cela tombe bien, car les fabricants conçoivent d’année en année des chaussures plus légères, plus résistantes et qui garantissent un meilleur niveau de sécurité.
Les chaussures d’approche pourraient être un excellent compromis, mais ne proposent généralement pas un assez bon niveau de protection.
Si vous êtes à la recherche de ce genre de modèles de chaussures, on vous a concocté une sélection de chaussures de randonnée à tige haute pour hommes comme pour femmes qui devrait vous aider…
6 conseils pour les débutants en scrambling
On termine cet article avec 6 conseils pour les débutants en scrambling, afin que vous puissiez vous amuser, vous sentir en sécurité et partir à la découverte de ce sport encore trop méconnu dans notre pays.
1 – Achetez des gants antidérapants
Étant donné le nombre de fois où vous utilisez vos mains pour escalader les pentes en scrambling, l’idée de le faire à mains nues est inconcevable !
Contrairement à la pratique de l’escalade sur des blocs, ici, le port de gants est réellement indispensable. Sans eux, en moins d’une heure, vos mains seront coupées, éraflées et meurtries.
Recherchez des gants qui offrent un niveau d’adhérence optimal, pour ne pas avoir une sensation d’instabilité à chaque prise.
Par ailleurs, si possible, essayez de vous procurer des gants qui offrent une protection anti-UV. En effet, il s’agit là d’un des endroits les plus exposés au soleil, que l’on a tendance à négliger totalement, que ce soit en randonnée, en escalade ou en scrambling.
2 – Entraînez-vous d’abord à l’escalade
Une petite expérience en escalade vous aidera énormément dans la pratique du scrambling. Ainsi, prendre quelques cours vous fera le plus grand bien, car vous pourrez vous familiariser avec les prises, l’équilibre et les sensations communes à ces deux sports.
S’il vous est difficile ou impossible de trouver des activités d’escalade en extérieur près de chez vous, essayez de trouver des salles qui proposent de l’escalade sur blocs.
Ces salles font rarement plus de 5 mètres de haut, proposent une multitude de difficultés et de voies différentes et vous offrent même le luxe de chuter sans trop vous faire mal pendant votre entraînement !
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3 – N’utilisez jamais la végétation comme une prise
En scrambling, bien que la végétation puisse sembler bien enracinée et robuste, vous ne pouvez jamais vraiment savoir à quoi vous attendre.
L’herbe, les arbustes et les racines peuvent facilement se détacher si vous y prenez prise, surtout si la végétation est humide.
Il est donc préférable d’éviter la végétation en tant que prise, ou de ne s’y agripper que très brièvement lorsque vous faites de l’escalade.
4 – Gardez toujours trois points de contact
Il faut toujours a minima avoir les deux pieds et une main ou les deux mains et un pied fermement ancrés à l’endroit où vous grimpez lorsque vous faites du scrambling.
Par ailleurs, le seul moment où vous devriez avoir trois points de contact est lorsque vous changez de prise pour avancer sur votre chemin.
Ne vous croyez pas dans un film à la Mission Impossible : se balancer d’une falaise à bout de bras est extrêmement risqué. N’est pas Ethan Hunt qui veut !
5 – Testez vos prises au niveau des pieds et des mains
Avant de vous engager en toute confiance sur un point d’appui ou de saisir une prise, essayez d’abord de la tester. Appliquez simplement un peu du poids de votre corps sur la prise et voyez si elle tient bien.
Si la prise vous semble lâche ou si elle s’effrite sous vos yeux, mieux vaut en trouver une autre immédiatement.
Cela peut sembler évident à la lecture, mais, sur le terrain, l’adrénaline monte et il est parfois facile d’oublier les principes de base. Gardez bien ce conseil en tête, qui est absolument primordial.
Encore une fois, une expérience de l’escalade en extérieur ou sur bloc contribuera grandement à faire de ce conseil une seconde nature !
6 – Prenez votre temps
L’escalade comme le scrambling ne sont ni une course de vitesse ni une compétition. C’est très important !
L’essentiel est de s’amuser et de profiter de l’expérience.
Par ailleurs, vous précipiter peut vous conduire à prendre des décisions hautement imprudentes.
N’oubliez jamais qu’une simple chute de 3 mètres peut vous faire mal de manière permanente : soyez particulièrement prudent, surtout si vous êtes débutant !
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Pour conclure…
On espère que vous y verrez un peu plus clair sur le scrambling après la lecture de cet article.
Mélange entre la randonnée et l’escalade à faible niveau, mais qui ressemble davantage à de l’escalade pure dans ses plus hauts niveaux de difficulté, le scrambling saura contenter les amateurs de sensations fortes et d’outdoor.
Ce sport peut néanmoins être dangereux à mesure que la difficulté croît : s’entraîner en salle ou en extérieur afin de prendre les bons réflexes de l’escalade, et ne pas augmenter le niveau de difficulté rapidement sont certainement les deux choses les plus importantes à garder en tête.
Alors, si vous débutez dans ce sport, prenez votre temps ! Avec un peu de pratique, vous devriez rapidement progresser…
On termine en images, avec une vidéo de la chaîne Chase Mountain qui vous donnera les bases du scrambling pour tout randonneur. La vidéo est en anglais, avec des sous-titres en français !