Test : Merrell Moab 3
Merrell a récemment mis à jour sa chaussure de randonnée la plus vendue, dont nous avions d’ailleurs fait le test par le passé. Toutefois, la combinaison gagnante de valeur et de confort tout au long de la journée est toujours au rendez-vous…
Récapitulatif : Merrell Moab 3
- Prix : Environ 120,00€
- Poids : 750 grammes en taille 43
- Imperméable : Non (disponible en version imperméable)
- Evaluation : (4,2/5)
- On a aimé : Un bon rapport qualité-prix pour une chaussure de randonnée très confortable et bien construite.
- On a moins aimé : Un peu lourde et pas aussi agile que de nombreuses alternatives.
- Ce modèle existe en version Homme et en version Femme
Avec seulement trois itérations en plus d’une décennie sur le marché, Merrell a adopté une approche lente et régulière pour mettre à jour sa collection Moab extrêmement populaire.
La petite dernière est sortie à la fin du printemps 2022 et s’appuie sur sa prédécesseur avec une nouvelle semelle intérieure, une plus grande utilisation de matériaux recyclés et de modestes mises à jour de l’amorti et de la traction.
Que les fidèles de la Moab se rassurent : après avoir testé la chaussure basse au cours des deux derniers mois, il est clair que Merrell a conservé la signature de la ligne en privilégiant le confort, et si vous donnez la priorité à l’amortissement et à une foulée souple pour les randonnées d’une journée et les randonnées sur sentier, la dernière Moab est un excellent choix.
Pour voir comment ce modèle de chaussures se place par à des modèles similaires, consultez notre comparatif des meilleurs modèles de chaussures de marche.
Notre test de la Merrell Moab 3
Confort
Avec une réputation construite autour du confort, ce n’est pas une grande surprise que Merrell n’ait pas trop secoué les choses avec la dernière chaussure de randonnée Moab 3 !
Au sortir de la boîte, la chaussure donne une sensation très familière : un rembourrage moelleux couvre l’ensemble du pied du collier à la languette, la semelle intermédiaire est bien rembourrée et la semelle intérieure modérément épaisse.
Il est intéressant de noter que Merrell a apporté quelques petites modifications à la semelle intérieure : en la comparant à une Moab 2, la nouvelle semelle intérieure conserve un excellent soutien de la voûte plantaire (pour un modèle de série) mais est légèrement moins sculptée au niveau du talon et a un peu plus d’amorti sous la plante du pied.
Sur le sentier, ces changements ont donné un résultat familier : un grand confort tout au long de la journée.
On a porté la Moab 3 pour tout : des randonnées d’une journée avec un sac léger, jusqu’au transport d’une charge de plus de 13 kg sur une journée de 25 km lors d’un récent trek du côté du Jura, et on n’a pratiquement eu aucun problème de confort.
L’amorti épais a permis de bien isoler la chaussure sur les sentiers rocailleux, et la flexion de l’avant-pied est suffisante pour en faire une chaussure de marche douce.
Le système de laçage n’a rien de spécial (le design semble identique à celui du modèle précédent) mais les lacets simples en forme de cordon et les boucles en toile étaient faciles à ajuster, ne se sont pas desserrés pendant la journée et ont maintenu nos pieds en place.
En résumé, si vous privilégiez l’amorti et le confort pour les randonnées à la journée et les excursions avec sac à dos, on recommande sans hésiter la Moab 3 !
Poids
L’un des prix à payer pour tout le rembourrage de la Moab est son poids : avec 740 grammes pour une paire non étanche en taille 43, la chaussure se situe résolument à l’extrémité la plus lourde du spectre des chaussures de randonnée que l’on a pu tester.
Pour être juste, la Targhee Vent de Keen (710 grammes) et la Sawtooth X Low d’Oboz (685 grammes) offrent des performances similaires sur les sentiers tout en pesant à peu près le même poids, mais aucune n’est particulièrement vive ou agile.
Et surtout, le poids de la Moab n’est pas passé inaperçu : la chaussure semble plus lourde et beaucoup moins agile qu’une alternative moderne, inspirée des chaussures de trail running, comme la X Ultra 4 de Salomon (390 grammes pour la version non étanche).
En fin de compte, ce n’est pas pour rien qu’une grande partie du marché s’est tournée vers ces modèles plus légers, inspirés de la course à pied, mais de nombreux traditionalistes trouveront toujours que l’excellent confort de la Moab vaut la peine d’être pénalisé en termes de poids.
Stabilité et soutien
La gamme Moab à tige basse est destinée aux randonnées à la journée et aux sacs à dos légers, et en tant que telle, elle offre des niveaux modérés de stabilité.
La Moab 3 a une base assez large, ce qui lui donne une sensation de stabilité, et une tige en nylon intégrée à la semelle intermédiaire fournit un soutien supplémentaire.
Ceci étant dit, il s’agit toujours d’une conception sous la cheville, légèrement flexible, donc ce n’est pas une paire de chaussures de rando que l’on recommanderait de porter pour transporter une charge très lourde, surtout sur un terrain technique et difficile.
Mais pour être honnête, on n’a pas eu de problèmes de torsion de cheville ou d’instabilité lors de notre randonnée, même après avoir poussé le poids des sacs à plus de 10 kilos.
Pour ceux qui préfèrent les chaussures à tige mid ou haute, on a tout de même trouvé que la Moab 3 Mid offrait une stabilité très correcte. On est encore loin d’un modèle robuste, spécifique aux randonneurs longue distance, comme la Quest 4 de Salomon, mais sa tige plus haute améliore son soutien et sa stabilité.
Traction
Les modèles Moab n’ont jamais eu une traction exceptionnelle, mais Merrell a fait quelques progrès notables avec le nouveau modèle.
En particulier, ils ont apporté quelques modifications à la forme de la semelle extérieure pour lui donner un mordant plus agressif dans la terre et la boue, et il y a aussi un nouveau composé de caoutchouc qui l’habille.
A l’usage, on a trouvé que la chaussure n’avait toujours pas la sensation collante et très adhérente de certaines des chaussures de randonnée les mieux cotées du marché, y compris des alternatives comme la Trail 2650 de Danner, qui utilise l’impressionnant composé Megagrip de Vibram.
Mais ces alternatives coûtent beaucoup plus cher (160,00€ environ), et le modèle Moab a prouvé qu’il était fiable dans la plupart des situations sur sentier, y compris dans de nombreuses traversées de ruisseaux délicates en début de saison.
Tant que vous avez des attentes raisonnables et que vous n’avez pas besoin d’une conception spécialisée pour les approches rocheuses et techniques, la Moab 3 fera le travail.
En prime, le composé en caoutchouc relativement ferme devrait avoir une durée de vie assez longue !
Respirabilité
Nous recommandons les versions non imperméables de la Moab pour les randonneurs estivaux ou ceux qui privilégient une conception aérée.
Dans un marché rempli d’options uniquement imperméables, les modèles Moab ont permis des sensations agréable pour ceux qui veulent limiter la transpiration de leurs pieds.
Comme pour les modèles précédents, la Merrell Moab 3 est équipée de grandes sections de maille le long de la tige, entre les bandes de cuir, pour faciliter la circulation de l’air.
Dans la pratique, cette construction aérée apporte beaucoup de confort lors des journées particulièrement chaudes sur les sentiers : on a échangé la version imperméable et la version non imperméable de la Moab entre nous durant notre test, et ce dernier modèle a obtenu, sans surprise, l’avantage de la respirabilité.
De plus, lorsque l’on a trempé nos pieds lors de la traversée d’un ruisseau, la chaussure a raisonnablement bien séché pendant le reste de la journée en étant exposée au soleil.
Imperméabilité
Pour ce test, on a porté la Moab 3 non imperméable, mais on a également eu l’occasion d’essayer les variantes imperméables.
La Moab 3 standard est disponible soit avec la membrane interne classique de la marque (pour 120,00€), soit avec une membrane Gore-Tex améliorée (environ 145,00€).
Lors de notre brève expérience avec les deux Moab 3 imperméables, on n’a rencontré aucun problème de fuite, même après les avoir plongés dans de l’eau vive.
Cela dit, on a remarqué que la partie en maille de la tige avait absorbé une bonne quantité d’humidité, ce qui pourrait devenir un problème dans des conditions particulièrement humides (comme une randonnée dans l’herbe mouillée ou la rosée du matin).
Ainsi, comme avec toutes les chaussures imperméables, il est bon d’être conscient de la profondeur de l’eau lors de la traversée de ruisseaux et de rivières, et que l’humidité peut éventuellement faire son chemin dans les chaussures si les conditions sont particulièrement sévères.
Qualité de fabrication et durabilité
L’une des caractéristiques de la collection Moab a été sa qualité de fabrication impressionnante pour son prix, et le modèle de troisième génération ne déroge pas à la règle
Si l’on considère qu’il s’agit d’une chaussure de randonnée à 120,00€, le daim qui l’habille et la tige en maille ont un aspect et une sensation de première qualité impressionnants, et l’amortissement doux tout au long de la chaussure fait penser à un modèle plus coûteux.
À titre de référence, bon nombre des concurrents directs de la Moab sont plus chers, notamment la KEEN Targhee Vent (150,00€) dont on parlait déjà plus tôt.
En termes de durabilité, il est encore un peu trop tôt pour se prononcer définitivement, mais tous les signes sont positifs jusqu’à présent.
L’empeigne tient bien, et Merrell a fait un bon travail en plaçant stratégiquement les sections de maille ouverte pour minimiser les problèmes de déchirure ou d’endommagement des sentiers.
Il en va de même pour la doublure intérieure et la semelle extérieure en caoutchouc Vibram, qui sont toutes deux en bon état et ne présentent aucun problème à ce jour, après environ 200 à 250 kilomètres parcourus.
Forme et taille
Personnellement, j’ai opté pour ma taille normale (le 43) et j’ai trouvé que la Moab 3 avait un excellent ajustement général.
La longueur était parfaite pour moi, et le système de laçage sécurisé m’a permis de ne pas avoir de points chauds ou de glisser sur des montées et des descentes prolongées.
Comme on l’a mentionné ci-dessus, la coupe du talon est un peu plus large que celle de la Moab 2 en raison de la nouvelle semelle intérieure, mais cela n’a pas entraîné de problèmes de glissement du talon (pour référence, j’ai des talons légèrement étroits et des pieds de volume moyen).
Et avec un avant-pied modérément spacieux, j’ai trouvé que j’avais assez d’espace pour bouger sans me sentir négligé.
Ceux qui ont porté et aimé la Moab au fil des ans pourraient être en mesure de discerner quelques petites différences de taille (en général, ce modèle m’a semblé légèrement plus large que ma Moab 2) mais elle me semble toujours être un modèle qui devrait rendre la plupart des randonneurs très heureux.
Autres versions de la Merrell Moab
Étant donné la popularité de la collection Moab de Merrell, il n’est pas trop surprenant que la dernière Moab 3 soit proposée en plusieurs versions, en fonction de vos préférences et de vos objectifs.
En plus de la chaussure standard non imperméable testée ici, les offres à tige basse comprennent également une variation imperméable avec Gore-Tex pour environ 145,00€.
Si vous préférez la stabilité supplémentaire d’une tige mid ou haute, il y a un certain nombre d’options de modèles à considérer, à commencer par la Moab 3 Mid non imperméable et sa variante imperméable.
Tous les modèles susmentionnés sont vendus à la fois pour les hommes et pour les femmes, dans des coloris différents.
On a aimé
- Le confort est excellent sur le long terme : la Moab est bien rembourrée, elle isole bien des aspérités du sentier et offre une conduite souple avec une bonne flexibilité à l’avant du pied ;
- Impressionnante et bien construite pour son prix, avec une tige en daim et mesh de qualité supérieure et un excellent amorti qui rappelle les meilleurs modèles de chaussures de randonnée ;
- La construction aérée avec des panneaux en maille ajourée stratégiquement placés est excellente, et maximise le flux d’air durant les jours particulièrement chauds ;
- La coupe devrait satisfaire la plupart des randonneurs : le système de laçage est fiable et sûr, et le talon et la zone des orteils sont suffisamment spacieux pour être confortables sans être négligés.
On a moins aimé
- Elles sont plus lourdes que la plupart des chaussures de randonnée basses et bien moins agiles que de nombreux modèles plus modernes inspirés des chaussures de trail ;
- La tige basse et la construction légèrement flexible ne sont pas parfaites pour porter un sac lourd sur de longues distances ;
- Malgré la modification de la forme de la semelle extérieure et l’incorporation d’un nouveau composé en caoutchouc, la Moab 3 n’a toujours pas l’adhérence nécessaire pour les approches rocheuses et techniques.
En résumé...
Note finale : 4,2/5
